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Pluies diluviennes à Edmundston : des sinistrés tentent de garder la tête haute 

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18 juillet 2023
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Par Christine Thériault, journaliste

Après que les pluies diluviennes et un glissement de terrain aient bouleversé la vie de Julie Gagnon et Hugo Lajoie, des proches ont lancé une campagne de sociofinancement (GoFundMe) afin d’appuyer ce jeune couple d’Edmundston.

On se souviendra que ce dernier a été évacué d’urgence de sa résidence située sur la rue Saint-François lorsque de fortes pluies ont frappé la région le 29 juin.

Environ deux semaines après les événements, Mme Gagnon et M. Lajoie vivent dans leurs valises et franchissent les étapes une à la fois, ce qui serait un défi de tous les jours.

Cette mésaventure, que le couple décrit comme étant un véritable cauchemar, a commencé après un souper entre amis.

«Hugo est descendu au sous-sol et a vu que de l’eau commençait à s’infiltrer. C’était un refoulement d’égouts, mais nous avions réussi à limiter les dégâts. Hugo et son ami sont allés chez mon père afin de lui emprunter des ventilateurs», raconte Mme Gagnon.

«Pendant que j’étais seule à la maison, j’entendais du bruit et je croyais que les pompiers étaient arrivés. Je suis sortie et j’ai vu des arbres tomber. Je me croyais dans un film», poursuit-elle.

Par la suite, la jeune femme a communiqué avec la Force policière d’Edmundston.

«Puisque je savais que ces gens étaient occupés, j’ai appelé la Force policière au lieu du 911. On m’a dit qu’on enverrait quelqu’un. (...) Ensuite, j’ai à nouveau appelé pour de l’aide. Nous tentions d’arrêter les gens et de diriger la circulation, car il y avait énormément d’eau sur la route. Les secours ont commencé à arriver. Nous avons récupéré nos animaux, sorti les 4 roues du garage, etc.»

Mme Gagnon et M. Lajoie affirment qu’ils vivaient sur l’adrénaline et se croyaient dans un film.

Quant à Hugo Lajoie, il raconte que lorsqu’il est revenu à la maison, la pluie continuait à tomber et que son camion était stationné sous les fils électriques. 

«Lorsque j’ai vu le poteau électrique commencer à glisser, nous avons juste eu le temps de déplacer nos voitures et la tente roulotte pour la stationner chez un autre voisin.»

«Pendant ce temps, nous nous demandions ce qui se passait et ce qui se passerait. Nous étions sur l’adrénaline et dans le néant. Des questions défilaient à savoir ce que nous ferions ou encore où nous irions», poursuit-il.  

Aujourd’hui, Julie Gagnon et Hugo Lajoie indiquent que rien ne laissait présager un tel dénouement. 

«Lors des événements, les autorités nous ont dit que nous pouvions dormir à la maison. Nous avons préféré sortir et le lendemain, nous avons reçu un avis d’expulsion. (...) Même si nous payions pour des assurances, nous ne bénéficions d’aucune couverture ou d’aide quelconque», déclare Mme Gagnon.

Même si l’on entend fréquemment l’expression «après la pluie, le beau temps», Mme Gagnon et M. Lajoie confient ne pas être au bout de leurs peines. 

«Au début, nous avions espoir que le terrain serait réparé et que nous pourrions garder notre maison. J’adorais cet endroit! Puisque la situation ne cesse de dégénérer, nous avons commencé à visiter d’autres maisons. Cependant, le coût a augmenté de façon considérable», affirme Mme Gagnon, en ajoutant que le dossier de leur résidence est entre les mains du gouvernement provincial (Organisation des mesures d’urgence et Sécurité publique).

Depuis les événements, Julie Gagnon et Hugo Lajoie vivent dans leurs valises chez des amis.

«Nous étions vraiment biens dans cette maison dont je suis propriétaire depuis 2021. De plus, nous y avions investi beaucoup d’argent pour qu’elle soit vraiment à notre goût. Nous attendons des nouvelles, mais nous sommes convaincus qu’elle devra être démolie», ajoute M. Lajoie.

Même si cette épreuve est à la fois triste et difficile à surmonter, Mme Gagnon et M. Lajoie sont heureux de pouvoir compter sur leurs proches, leurs amis et les membres de la communauté.

«Nous sommes entourés et beaucoup de gens nous viennent en aide. De plus, la participation des gens à la collecte de fonds est encourageante. Une chance que nous avons nos parents pour nous soutenir dans ces moments difficiles», déclare Julie Gagnon.

Tout en confiant qu’il se pose énormément de questions et qu’il a toujours de la difficulté à croire ce qui s’est produit le 29 juin, le couple estime que le temps lui permettra de remonter la pente.

«Depuis les événements, nous essayons de nous changer les idées, mais il s’agit d’un défi au quotidien. C’est facile de dire que ça ira bien, mais le vivre est différent. Malgré tout, nous savons que ça ne peut pas toujours aller mal et qu’il y a de la lumière au bout du tunnel», affirme M. Lajoie, en ajoutant que sa conjointe et lui ont vécu un stress ainsi qu’un traumatisme.

À l’heure actuelle, comment ces jeunes envisagent-ils l’avenir?

«Nous tentons de garder la tête haute, car tout allait tellement bien! Nous commencions de nouveaux emplois, la maison était à notre goût, nous avions acheté une tente roulotte, alors que la veille, nous étions avec des amis et jouions à des jeux de société. Le lendemain, nous terminions de souper avec un ami et une heure plus tard, nous étions dans la rue», résume Mme Gagnon.

Le couple confie qu’il ne peut s’imaginer que cette situation soit survenue durant la nuit.

«Qui sait, nous aurions pu tout perdre ou ne pas nous réveiller», déclarent-ils.

Chose certaine, Julie Gagnon et Hugo Lajoie souhaitent exprimer leur reconnaissance envers la communauté. 

«Les gens sont vraiment solidaires et c’est dans ces moments que nous constatons que nous vivons dans une communauté qui se soutient. De plus, les gens sont généreux durant la campagne de sociofinancement. Il s’agit d’une initiative de ma mère, car nous sommes plus habitués à donner qu’à recevoir», déclare Mme Gagnon.

De son côté, M. Lajoie souhaite mettre en lumière l’appui reçu de leurs familles respectives, leurs amis et les services d’urgence.

«Nous sommes reconnaissants et c’est dans ces moments que nous voyons qui sont les personnes qui sont vraiment là pour nous et pour nous aider! Nous ne pourrons jamais assez remercier les gens!»

Du côté du ministère de la Justice et de la Sécurité publique, le directeur des communications par intérim, Geoffrey Downey, indique que si une «maison est menacée par l’érosion, le gouvernement provincial peut offrir un rachat». 

«Cependant, pour des raisons de confidentialité, l’Organisation des mesures d’urgence du N.-B. n’émet aucun commentaire par rapport à des cas individuels», conclut M. Downey.

Afin d’appuyer Julie Gagnon et Hugo Lajoie, les gens peuvent visiter le https://www.gofundme.com/f/situation-durgence-a-edmundston?fbclid=IwAR0apEXY8WMEy7z9q5-0Zpdp6flY8B3Q2xgIIoNPjqyOKUVdDZ2yj7Ds6VI.

 

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