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Manifestations à Ottawa : des Madawaskayens vivent et sont témoins des répercussions

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7 février 2022
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Par Christine Thériault, journaliste

Alors que les manifestations se poursuivent à Ottawa, des Madawaskayens d'origine sont témoins des répercussions de ces dernières au quotidien. Selon eux, il serait étonnant que tout se termine pacifiquement.

Domiciliée à Cantley (Québec) et enseignante, Mme Picard n’est pas surprise que les gens soient demeurés sur place après une première fin de semaine. 

«Ils étaient équipés et déterminés. On comprend que ce ne sont pas des gens qui abandonnent. Au début, c’était festif, les discours étaient pacifiques et il y avait beaucoup d’activités dans les rues. Aujourd’hui, quand on voit les slogans violents sur les camions, c’est différent. Il commence aussi à y avoir des manifestations contre les manifestations.»

Fonctionnaire fédéral, Philippe Blanchette, qui demeure à Embrun (Ontario), était conscient que la première fin de semaine de manifestation serait un événement majeur.

«Je croyais que les activités se limiteraient au Parlement, ce qui n’est pas le cas. Les manifestants sont partout et la Ville d’Ottawa demande d’éviter le centre-ville. (...) Je savais que ces gens seraient tenaces, mais je ne savais pas à quel point ça prendrait de l'envergure.»

«C’est devenu irrespectueux. Les manifestants essaient de régler un enjeu lié à la liberté, selon leur perception, en brimant celle des autres. Je crains les affrontements entre les manifestants et les citoyens d’Ottawa. Cette situation est vraiment triste.»

Mme Picard et M. Blanchette donnent un aperçu de l'impact de ces manifestations sur leur quotidien.

Ancien résident du centre-ville d'Ottawa, M. Blanchette estime que les citoyens du centre-ville sont pris en otage.

«Je dois me rendre au bureau, qui est au centre-ville, quelques fois par semaine. Je n’ai pas pu m’y rendre au cours de la première semaine des manifestations. Des rendez-vous médicaux ou chez le dentiste ont également dû être annulés, car tout est fermé.»

«En plus d’avoir des amis et collègues qui ne peuvent travailler ni de la maison ni au bureau, j’ai deux amis qui demeurent au centre-ville et qui, pour l’instant, demeurent chez moi. Ils ne peuvent pas dormir durant la nuit ni travailler durant le jour. Durant la journée, les klaxons résonnent 15 minutes sur 30 et c'est constant. De 6h à 23h, les manifestants klaxonnent. Ensuite, c’est la fête!»

M. Blanchette indique que les manifestants ont pratiquement élu domicile au centre-ville. 

«Bien qu’elle ait été pacifique, la manifestation est devenue irrespectueuse à plusieurs égards. Des stationnements ne peuvent plus être utilisés par les citoyens, des installations étaient en train de se construire au Parc de la Confédération, on retrouve des bonbonnes de propane partout et l’odeur est camions qui fonctionnent 24 heures sur 24 est intolérable.»

«En raison de la pandémie, la détresse mentale se fait sentir chez plusieurs personnes. Les manifestations rendent la situation plus complexe. Que l’on soit en faveur ou non des mesures sanitaires, nous sommes tous fatigués», déclare-t-il, en ajoutant que l’impact des manifestations se fait également sentir sur le transport en commun, l’économie, les commerçants, etc.

Tout en affirmant que «les gens qui prétendent militer au nom de la liberté, empiètent sur la liberté de tous», Mme Picard partage l'impact qu'ont ces événements sur le quotidien de sa famille. 

«Mes filles fréquentent une école située près des manifestations. Pour s'y rendre, elles doivent prendre le transport en commun et transiter par le Centre Rideau. Il leur a été impossible d’attendre l’autobus devant le Centre Rideau, car les manifestants sont partout, ne portent pas de masque, etc. Puisqu’elles ne se sentent pas en sécurité, elles ont pris une autre route pour finalement arriver en retard de 45 minutes à l'école, ce qui ne fait aucun sens.»

Habituellement, le trajet entre le domicile de Mme Picard et son lieu de travail prend une trentaine de minutes.

«Un matin, ça m’a pris quatre heures! Le pire n’est pas de conduire, mais de savoir que l’on est coincé dans la circulation en sachant que je ne serai pas la seule à être en retard. Ce matin-là, lorsque la cloche a sonné, il n'y avait que cinq des trente-cinq membres du personne à l'école, ce qui comprenait la secrétaire et le concierge. D’ailleurs, c’est ce dernier qui a pris la relève de ma classe jusqu'à l'arrivée de renfort.»

En plus de se décrire comme étant résilient, Philippe Blanchette commence à trouver la situation difficile.

«Je respecte les divergences d’opinions, mais il y a des limites. Les demandes des manifestants d’abolir toutes les mesures sanitaires et de voir le gouvernement se retirer complètement de la gestion de la pandémie ne sont pas raisonnables.»

M. Blanchette et Mme Picard tentent de demeurer optimistes. 

«Quelqu’un a déjà dit que l’on voit la lumière au bout du tunnel, mais que ce dernier s’allonge au fur et à mesure qu’on avance et c’est ce qui est difficile», indique Mme Picard.

«Je serais étonnée qu’on en arrive à une entente et que les manifestations se terminent de façon pacifique. Je crois qu’à court terme, il y aura une escalade. J'ignore comment les autorités désamorceront cette crise et je crains que ça devienne violent, ce qui me fait peur», poursuit-elle.

Rappelons que le 6 février, le maire d’Ottawa, Jim Watson, a déclaré l’état d’urgence pour la Ville d’Ottawa en raison de ces manifestations qui ont débuté il y a plus d’une semaine.

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