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La  Journée nationale de la vérité et de la réconciliation observée à Edmundston

durée 13h00
30 septembre 2021
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Bobby Therrien
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Par Bobby Therrien, Journaliste

Malgré la pluie, ce sont plusieurs dizaines de personnes qui se sont déplacées à l’hôtel de ville d’Edmundston, le 30 septembre, afin d’assister à la toute première cérémonie de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. 

Cette journée, pour rendre hommage aux victimes et aux survivants du système des pensionnats autochtones et reconnaître les séquelles sur les familles et les communautés des Premières Nations de partout au Canada, a permis une fois de plus de montrer le lien solide qui unit la Première Nation malécite du Madawaska et la ville d’Edmundston. 

« Ça me rend fière de voir autant de gens qui ont intérêt. En fait, la plupart des gens aimeraient en apprendre davantage sur notre culture et nos enjeux et c’est la clé. De voir les gens présents aujourd’hui me montre qu’ils veulent savoir la vérité. Je crois que c’est quelque chose de fantastique », a déclaré la chef de la Première Nation malécite du Madawaska, Patricia Bernard. 

Pour le maire d’Edmundston, Eric Marquis, les traces laissées au cours des derniers mois, notamment avec la découverte d’ossements d’enfants sur les terrains d’anciens pensionnats autochtones, donnent à cette journée une importance capitale dans les efforts de recherche de vérité et de réconciliation avec les peuples autochtones. 

« C’est inconcevable de croire que dans un pays comme le Canada, que l’on considère comme un pays développé, on ait pu vivre de telles choses dans les 100 dernières années. »

« Ce que l’on souhaite faire aujourd’hui, c’est de débuter le processus de réconciliation et assurer de faire guérir ces plaies qui sont énormes. »

Autant le maire marquis que la chef Bernard ont parlé des bonnes relations qui unissent les deux communautés. Pour l'un comme pour l’autre, cette journée est un élément de plus vers la croissance de cette amitié entre la PNMM et la ville d’Edmundston. 

« On a toujours eu de bonnes relations économiques avec la Première Nation, mais là il faut avoir de meilleures relations au niveau culturel et historique. C’est le travail que l’on a besoin de faire et qui est méconnu de la population », a partagé M. Marquis. 

« Ce serait bien de voir cela croître davantage. De voir plus de gens nous approcher pour en savoir plus sur les enjeux qui nous touchent et pas seulement le côté historique, mais les enjeux qui affectent les personnes autochtones aujourd’hui (...) Nous ne faisons pas seulement partie du passé. Nous sommes ici maintenant », a soutenu Mme Bernard. 

Alors que la Ville d’Edmundston a confirmé, lors de la cérémonie, qu’elle allait observer cette journée comme un jour férié, ce n’est toujours pas le cas du côté provincial. 

Selon Mme Bernard, cette décision du gouvernement du Nouveau-Brunswick n’est pas surprenante, vu les relations tendues qu’il entretient avec les communautés autochtones. 

« Ce gouvernement en particulier ne fait rien pour essayer de réparer les liens. Faire de cette journée une journée fériée n’est pas une si grande tâche que ça. D’autres provinces l’ont fait rapidement sans hésiter. Dans une province où les relations entre le gouvernement et les communautés autochtones sont difficiles, il aurait été facile de faire un pas vers une amélioration de ces relations. »

Bien qu’il n’ait pas abordé la question du jour férié, le premier ministre Blaine Higgs a dit, dans une déclaration écrite pour souligner cette journée, que la Province voulait créer un monument pour « souligner ce chapitre sombre de l’histoire du Canada. »

En contrepartie, la chef de la PNMM s’est dite très fière de la décision de la Ville d’Edmundston de faire de cette journée un jour férié pour ses employés municipaux. 

« Ça témoigne de l’amitié que la Première Nation  malécite du Madawaska entretient avec la municipalité d’Edmundston. Dans les derniers 10 ans, nous avons travaillé ensemble pour améliorer nos liens, en apprendre plus l’un sur l’autre et éliminer les gestes racistes et les autres gestes de cette nature. » 

D’autres personnes issues de la communauté malécite du Madawaska ont aussi souligné l’importance d’organiser un événement de la sorte à Edmundston. 

« Ça donne la chance aux personnes d’apprendre sur l’histoire autochtone. L’histoire de notre peuple est très importante. C’est bien que les personnes des alentours puissent en apprendre davantage, car c’est quelque chose qui affecte tout le monde et pas juste notre communauté en tant que telle », a expliqué Shawn Francis, membre de la PNMM. 

« Je suis contente de voir ça, surtout que très récemment je suis revenue dans la région. On dirait qu’il y a eu un momentum (...) Pour moi c’est très symbolique de voir ma chef, de voir sa mère qui l’écoute, de voir le drapeau se lever, d’entendre mes proches chanter et “drummer” ça me rend vraiment contente », a mentionné Isabelle Wallace, aussi membre de la Première Nation malécite du Madawaska. 

Dans son cas, Mme Wallace estime que les remarques désobligeantes à l’endroit des autochtones existent encore, même au Nord-Ouest. Cette dernière dit essayer d’éduquer le plus de gens possible. 

« Ça demande beaucoup de patience, mais j’espère que les gens vont prendre le temps de prendre les rapports (sur la question des pensionnats autochtones) et lire quelques pages. De cette manière, ils pourront réfléchir sur leurs comportements du passé et sauront comment ils peuvent s’améliorer dans le futur. »

Pour sa part, bien qu’elle ne croit pas qu’il y ait eu, dans la région du Madawaska, des événements de l’envergure de ce qui s’est produit avec les pensionnats autochtones ailleurs au Canada, Patricia Bernard a raconté qu’il y a eu une école de jour dans la région d’Edmundston de 1911 à 1923. 

« Elle était située sur la réserve actuelle et elle a connu certains succès, mais il y a eu de ces écoles un peu partout au Nouveau-Brunswick. Il y a même eu un pensionnat autochtone, vers la fin des années 1800, à Sussex. Il y a de la documentation qui montre qu’il y a eu des gestes d’abus à cet endroit. »

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