J. Gérald Léger est né à Saint-Antoine-de-Kent en 1931, alors que la grande dépression s'estompait lentement.

À la fin de ses études, en 1949, il est embauché par la Banque Scotia et déménage à Québec.

Il passe ensuite neuf ans au sein de la compagnie Seagrams et s'établit à Beaupré.

Au début des années 1960, il décide de quitter et tente sa chance comme vendeur dans différents domaines.

Il décroche finalement un poste de gérant d'une importante entreprise paysagiste.

C'est à cette période qu'il rencontre un horticulteur, qui se spécialise dans les plantes vivaces ornementales.

Cet amour des plantes l'accompagnera pendant plus d'un demi-siècle.

En 1972, il décide de revenir en Acadie et ouvre un magasin général à Richibucto.

L'entreprise est victime d'un incendie criminel en 1980.

L'homme d'affaires reconstruit l'édifiice, mais décide de se spécialiser dans les tissus et l'artisanat.

J. Gérard Léger se retire en 1998 et laisse son épouse gérer l'entreprise.

Il s'occupe en réalisant des travaux paysagers pour des amis et des connaissances.

«Quand je suis arrivé à Richibucto, un aménagement paysager, c'était du gazon et un cèdre de chaque côté de la porte», rigole-t-il.

Sa pépinière prend rapidement de l'ampleur.

Des 600 plantes vendues lors de sa première année d'opération, l'entreprise en produisait plus de 125 000 dans les années 2000.

Après ses derniers travaux paysagers, en 2017, il décide de se mettre sérieusement à l'écriture.

Victime de harcèlement au travail durant son séjour chez Seagrams, il avait commencé à coucher sur papier ce qu'il vivait.

.«Je m'essayais et j'écrivais toutes sortes de niaiseries pour m'évader de ça. J'écrivais pour ma survie», explique-t-il.

Toutes ces pages se sont retrouvées dans le fond d'un tiroir.

«J'avais fait quelques tentative d'écriture, mais le résultat n'était jamais à mon goût. Sauf que j'ai réalisé que je voulais avoir un bébé dans mes mains avant de mourir.»

C'est alors qu'entre dans sa vie Réjean Roy, directeur des Éditions de l'étoile de mer.

Il le conseille et le guide.

Le résultat est spectaculaire: huit ouvrages publiés en 2021 et quatre autres qui verront le jouer en 2022.

Il y a des romans, de la prose, de la poésie, des contes et même une pièce de théâtre.

Les oeuvres, qui varient entre 80 et 500 pages, ont toutes en commun la touche humoristique de l'auteur.

«Mes personnages me tassent de côté et ils disent ce qu'ils ont à dire. Je me retrouve à presque 91 ans et le fait de voir mes écrits reconnus, je suis complètement  dépassé. Je n'avais pas prévu que ça irait aussi loin», raconte J. Gérard Léger.

Il se dit comblé par cette belle aventure.

«À 90 ans, c'est difficile d'écrire. C'est beaucoup de sueur. J'ai d'autres projets en chantier parce que j'ai le goût de continuer», affirme-t-il.

«J'arrêterai quand mes neurones ne seront plus en état de fonctionner. C'est une vraie passion pour moi. Je ne pensais pas que le bonheur pouvait exister à un tel niveau. J'ai reçu un vrai cadeau de la vie.»