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La violence sexuelle en hausse en temps de pandémie

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22 octobre 2021
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Par Stéphane Paquette, journaliste

La violence contre les femmes n'est pas un phénomène nouveau.

Mais depuis le début de la pandémie, le problème a empiré de façon exponentielle.

Un regroupement de plusieurs organismes lance un cri d'alarme sous la forme d'une marche virtuelle jusqu'à la fin du mois.

L'événement est organisé par le YWCA Moncton, le Carrefour pour Femmes, le Regroupement féministe du Nouveau-Brunswick, le Centre Boréal, la FÉÉCUM, le Centre prévention de la violence et le Centre d’agression sexuelle sud-est.

«La pandémie a eu un gros impact sur la violence conjugale», avance Julie Gillet, directrice du Regroupement féministe du Nouveau-Brunswick.

«On sait qu'elle a explosé pendant le confinement parce que les victimes se sont retrouvées coïncées à la maison avec leur agresseur. Elles n'avaient pas la possibilité de sortir pour aller au travail ou pour s'échapper», ajoute-t-elle.

«On sait que la violence conjugale existe dans tous les statuts économiques, partout dans la société. Tout le monde peut être victime de violence. La perte d'emploi et le manque d'argent accentuent encore plus les problèmes qui existent déjà dans un couple.»

Malgré tous les efforts des différents groupes à travers le pays, le constat est encore le même: beaucoup de femmes ont peur.

«Ça continue encore aujourd'hui. Au Canada, il y a une femme sur trois qui sera victime, au cours de sa vie, de violence à caractère sexuel. Beaucoup de femmes ont peur de marcher dans la rue la nuit. Elles ont peur pour toutes sortes de raisons, pas parce qu'elles sont fragiles ou autre chose, mais plutôt parce qu'on les a éduqués à avoir peur», explique Julie Gillet.

Mais il y a de l'espoir, avance-t-elle.

Le fait que plusieurs organismes marchent main dans la main pour sensibiliser la population se veut une véritable bouffée d'air frais.

«On a toujours besoin de mener des actions encore aujourd'hui pour conscientiser la population au fait qu'il y a encore trop de violence contre les femmes et les minorités de genre», mentionne-t-elle.

«Le problème se pose au Nouveau-Brunswick comme ailleurs. La situation s'améliore tout doucement parce qu'on fait de gros efforts de sensibilisation, je pense notamment au mouvement MeeToo et aux vagues de dénonciation des agressions sexuelles sur les campus des universités.»

Tous ces mouvements contribuent à faire avancer les choses, croit la directrice du regroupement féministe du Nouveau-Brunswick.

«Il y a donc eu une certaine conscientisation. La voix des femmes s'est libérée. On les a entendu parler sur ce sujet qu'on a abordé sur la place publique. C'est quelque chose qui était tabou. Les femmes n'osaient pas en parler», explique Julie Gillet.

«Le fait d'en parler fait qu'elles permettent à leur partenaire masculin de réaliser qu'elles vivent dans la crainte. Ce ne sont pas tous les hommes qui savent que les femmes ont peur de marcher dans la rue le soir. Les hommes n'en sont pas forcément conscients. Mais de plus en plus, c'est une discussion qui a lieu. Le fait d'en parler améliore tranquillement la situation.»

Elle rêve d'enrayer ce phénomène à court terme.

«La meilleure solution pour nous, c'est l'éducation des enfants, notamment dans des cours d'éducation sexuelle et affective. Ils apprennent ce qu'est un consentement et plein d'autre chose. Ont dit toujours qu'il faut protéger les filles, mais il faut aussi éduquer les garçons», souligne-t-elle.

«Dans la société, quand on parle d'un garçon, il doit être fort, il doit être viril et agressif. Il faut changer le processus de construction des enfants, pour leur faire comprendre ce qu'est une relation saine et comment faire pour montrer quand ils sont fâchés sans frapper quelqu'un.»

Julie Gillet dit avoir hâte de retrouve le pouvoir du groupe.

«On a tous hâte de pouvoir prendre la rue de nouveau, se retrouver, échanger et créer des liens. On a besoin de se regrouper pour se sentir fortes, se sentir solidaires.»

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