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La transformation inspirante de Steven Gagné

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11 août 2022
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Le 24 juin dernier, Steven Gagné d’Edmundston a fièrement mis la main sur son diplôme du programme Soins infirmiers auxiliaires offert au CCNB. Il a ainsi franchi une étape importante dans la mission de vie qu’il s’était donnée durant son temps dans les rues de Québec, soit prendre le négatif qu’il a vécu et le transformer en positif pour les gens qui vivent des choses similaires.

Dans un communiqué, émis par le CCNB, on apprend qu’il y a une dizaine d’années, aux prises avec un problème de dépendance, Steven Gagné était sans domicile fixe à Québec.

Avant d’être en mesure de soigner les autres, Steven Gagné a dû se soigner lui-même. D’ailleurs, il affirme se souvenir du moment précis où s’est réveillée l’étincelle de l’espoir.

L’allure débraillée, la barbe négligée et la bouche sans dents, M. Gagné se retrouvait dans un refuge pour itinérants à Québec quand sa mère et sa sœur se sont soudainement présentées devant lui.

«Je ne sais pas comment, mais quelqu’un m’a reconnu et a contacté ma mère. On lui a dit que si elle ne venait pas me trouver bientôt, elle allait me perdre. J’étais pratiquement un mort-vivant», raconte-t-il.

Visiblement ébranlées, elles lui ont fait comprendre qu’elles voulaient son bien, mais qu’elles ne pouvaient pas le ramener au Nouveau-Brunswick. Elles n’avaient tout simplement pas les outils pour répondre à ses besoins.

M. Gagné est demeuré dans la rue et a continué à consommer quelques mois. Mais à partir de cette rencontre, il laisse entendre que «ce n’était plus pareil».

«J’avais quelque chose sur la conscience qui me dérangeait», explique-t-il.

L’automne suivant, il a dit à son entourage dans la rue qu’il en avait eu assez, et qu’il cherchait un emploi physique à l’extérieur pour reprendre de la santé. Il a fini par décrocher un emploi comme émondeur dans la forêt québécoise.

«J’avais de la misère à mettre un pied devant l’autre. Je ne sais pas pourquoi on m’a embauché», affirme-t-il, en riant.

«J’avais convaincu l’employeur. Je lui ai dit qu’à la fin de l’année, non seulement je suivrais ses gars, mais que ce sont eux qui auraient de la misère à me suivre! Il a vu que j’étais motivé et il m’a donné une chance.»

Les mois suivants, son état de santé s’est amélioré et le brouillard qui enveloppait son esprit s’est dissipé. Durant les Fêtes, il a visité des membres de sa famille à Edmundston. Quand ils ont vu son progrès, ils l’ont invité à rester dans la région.

Mais s’il croyait être au bout de ses peines, il avait encore beaucoup de travail à faire. Peu après son retour dans la région du Nord-Ouest, ses vieux démons ont ressurgi.

«Le département de désintoxication d’Edmundston m’a aidé à obtenir une place à La Rechute, en banlieue de Québec, pour une thérapie de six mois. On faisait du travail intense sur soi-même pendant près de 12 heures par jour.»

«J’ai pu régler mes blessures du passé. J’ai changé des comportements malsains en des comportements plus sains. Et j’ai changé la vision que j’avais de la vie. J’ai commencé à m'assumer davantage et à arrêter de blâmer mes problèmes sur les autres. J’ai appris à devenir un adulte, responsable de ses propres actions et conséquences.»

À la suite de cette expérience, M. Gagné a constaté que son dialogue interne n’était plus le même. Sa lutte constante contre le désir de consommer avait été remplacée par un sentiment de gratitude et de bien-être.

«J’ai commencé à me former un réseau social et à me rapprocher de ma famille. Même tous les mauvais souvenirs de mon passé ont été remplacés par les belles choses de ma jeunesse.»

 

Transformer le négatif en positif

Il y a un peu plus de deux ans, M. Gagné s’est inscrit au programme de Soins infirmiers auxiliaires au CCNB – Campus d’Edmundston. Malgré les défis de la pandémie, il a vécu «deux années d’études incroyables».

«J’ai eu la chance d’être entouré d’un personnel enseignant exceptionnel. Ils ont été bien au-delà de ce qu’on aurait pu demander.»

Ce printemps, dans le cadre de son programme de soins infirmiers auxiliaire, M. Gagné a effectué un stage d’application dans les Services de psychiatrie et de traitement des dépendances de la région d’Edmundston. Il a vite conclu qu’il était sur la bonne voie. Il a notamment réussi à développer une relation avec des patients difficilement joignables.

«Quelques patients sont allés voir la gestionnaire pour leur dire que ça leur avait fait du bien de parler avec moi. Ça leur avait redonné espoir. Ça me donne la motivation pour continuer», assure-t-il.

«Il y a un niveau de compréhension et de compassion qu’on peut avoir quand on est passé par là. Même si je ne mentionne pas mon passé, on dirait que les patients le ressentent et le lien de confiance se crée plus facilement. Ils savent qu’ils ne seront pas jugés», a-t-il ajouté.

Il prévoit même s’outiller davantage en suivant des formations spécialisées d’intervention en dépendance et en santé mentale.

«Aujourd’hui, j’adore ma vie, je l’apprécie et je l’aime. Je ne l'échangerais avec personne sur la planète, même pas une super vedette!»

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