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Une cuisinière malécite partage sa culture à l'aide de la nourriture

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14 juillet 2021
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Bobby Therrien
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Par Bobby Therrien, Journaliste

Amy Pelletier veut transmettre des éléments de sa culture autochtone au plus grand nombre de gens possible.

La cuisinière de formation a décidé d’utiliser ses talents pour effectuer ce partage par l’entremise des plats qu’elle prépare. 

« J’aime essayer toutes sortes de choses. Je suis une passionnée de la bouffe. J’adore cuisiner et j'aime apprendre des choses sur ma culture et les choses que l’on mangeait à l’époque », raconte celle qui a fondé sa propre entreprise, KWEY Cuisine. 

Même lors de ses études en art culinaire au Collège communautaire du Nouveau-Brunswick, la jeune femme savait déjà qu’elle voulait rendre hommage à sa culture autochtone à l’aide de son travail. 

« Je savais que je voulais faire quelque chose pour en connaître plus sur mes ancêtres. Je savais qu’en ayant des liens autochtones, on avait quelque chose de spécial. Je voulais en découvrir plus. »

« Pour bien des gens, les éléments de la culture autochtone, ça reste un mystère. Moi j’essaie d’aller chercher ces éléments d’histoire là avec la cuisine. »

Afin d’aller davantage vers les gens, Amy Pelletier s’est tournée vers le service de traiteur, une facette de la cuisine qu’elle a explorée lors d’un stage en Normandie. Elle offre notamment un service de cuisine à domicile. 

Le fait qu’elle souhaitait aller davantage vers les gens pour leur parler de ses racines autochtones a aussi penché dans la balance. 

« Je veux pouvoir expliquer ce que moi j’ai appris, car j’en apprends tous les jours. Je m’informe en lisant des livres de recettes que d’autres personnes des Premières Nations ont écrits. »

« Je veux montrer ce que l’on mangeait et comment on faisait cuire notre nourriture. »

Mme Pelletier a donc quelques recettes à saveur wolastoq qu’elle prépare pour sa clientèle. Pendant la préparation du repas, elle leur en dévoile un peu plus sur l’histoire des Premières Nations. 

« Je ne sais pas si c’est toujours typiquement Wolastoq à 100 %, mais j’aime en dire plus sur les plats, les histoires qui viennent avec certains ingrédients. Pourquoi on mangeait ça. »

Au nombre des plats qu’elle prépare, on retrouve notamment le pain Bannique (ou Bannock) et la « Three sisters soup ». 

« L’exemple du "Bannock" est que ce n’est pas traditionnel autochtone. Ç’a été introduit par les Européens après qu’ils aient restreint l’accès à d’autres sources de nourriture comme les animaux, les plantes, etc. Ça fait quand même partie de notre culture depuis plusieurs années », raconte Amy Pelletier.

« Ce qu’on appelle la "Three sisters soup" ramène aux ingrédients que l’on prend pour la faire, soit du maïs, de la courge/citrouille et des fèves. Le nom vient du fait que lorsqu’elles poussent ensemble, chaque partie prend soin de l’autre d’une certaine manière. Comme des sœurs », ajoute-t-elle.

La membre de la Première Nation malécite du Madawaska aimerait incorporer de plus en plus d’éléments autochtones dans sa cuisine, ce qui n’est pas toujours évident en raison des normes sanitaires. 

« Pour être conforme aux normes, je ne peux pas tout faire ce que j’aimerais faire, car dans la culture autochtone, on se nourrit beaucoup de viande de bois. Mais pour des raisons sanitaires, je ne pourrais pas cuisiner ça pour quelqu’un à moins que ce soit mon client qui me la fournisse pour que je puisse la cuisiner. »

« Je vais essayer d’adapter mes recettes avec d’autres viandes comme du bœuf. Je peux aussi mettre la main sur du bison ou du cerf d’élevage, mais c’est plus dispendieux. »

Mme Pelletier estime toutefois qu’au-delà du simple fait de trouver des ingrédients utilisés par les autochtones pour faire ses repas, l’élément le plus important est d’avoir une histoire à raconter pour que les gens en apprennent davantage au sujet de sa culture. 

« Quand on regarde les aliments que je prends pour faire mes recettes, ce n’est pas nécessairement rien de complètement différent de ce que l’on mange dans nos familles au quotidien, mais il y a une histoire derrière ces plats. C’est ça qui intéresse le plus les gens. »

Même si la pandémie est venue ralentir quelque peu le développement de son entreprise, Amy Pelletier indique qu’elle a quand même pu décrocher quelques contrats ici et là dans la communauté, notamment avec l’Université de Moncton, campus d’Edmundston. 

Pour elle, toutes les opportunités de mettre en lumière des éléments positifs de sa culture sont les bienvenues. 

« On dirait que, dernièrement, il y a tellement d’histoires tristes et négatives par rapport aux autochtones que c’est le bon moment de partager quelque chose de plus positif. Quand on me donne la chance de faire des choses avec l'université, je ne dis pas non, car je veux amener un peu de positif. Je ne crois pas qu’il y ait bien du négatif avec la nourriture. »

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1 réactionsCommentaire(s)
  • Bonjour Je serai tres heureux d en apprendre davantage sur les Malécites ou autres tribus du Nouveau Brunswick. Ou pourrons-nous commander de la cuisine autochtone et ce sera pour quand. Bonne chance a Mme Pelletier avec son nouveau défi.

    André Marier - 2021-07-14 15:09

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