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Une mère et son fils atteint d'un trouble du spectre de l'autisme font «des pas de géant»

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12 mars 2021
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Par Stéphane Paquette, journaliste

Salwa El Alaoui en a fait du chemin depuis une décennie.

Et son périple est loin d'être terminé.

Originaire du Maroc, la mère de trois enfants s'installe à Gatineau, au Québec, en 2010.

Elle gère une garderie agréée depuis son domicile, qui comprend six enfants.

Seulement 10 mois après son arrivée au Canada, l'ancienne ballerine remarque que son fils de 20 mois semble présenter toutes les caractéristiques reliées à l'autisme.

La nouvelle secoue la petite famille.

«Il n’avait aucune notion du danger, il ne craignait pas les étrangers, ni le feu, ni l’eau. Je devais être avec lui 24 heures sur 24, sept jours par semaine. J’avais des cauchemars toutes les nuits. J’étais dans le déni», raconte celle qui détient une double maîtrise en marketing et en relations humaines.

«Il était difficile de parler de la situation sans pleurer. J’avais le sentiment qu’on lui volait son enfance. Nous avons diminué nos interactions sociales, car certains amis portaient un jugement contre nous et pensaient que nous lui donnions une mauvaise éducation ou que nous étions incapables de le discipliner. J’ai atteint un état d’acceptation et de résilience, et je ne changerais mon fils pour rien au monde. Mais ça n’a pas été facile.»

La famille entame des sessions privées de thérapie

Après trois ans et des dettes de 60 000$, Saloua El Alaoui réalise que son fils apprenait mieux à la maison.

En effectuant une recherche sur Internet, elle tombe sur la formation Autism intervention training program (IAU). 

Cette formation en ligne - qui fait notamment appel à une technique nommée l'analyse appliquée du comportement - est offerte conjointement par l'Université du Nouveau-Brunswick et par le CCNB de Campbellton.

«Je devais défendre ma cause pour être acceptée, car je n’avais pas étudié en éducation. Mais j’ai un enfant autiste, ça fait huit ans que je suis en éducation! J’ai réussi à convaincre la responsable et j’en suis grandement reconnaissante», avance-t-elle.

«Au début, je n’aimais pas le concept de l’ABA. La façon dont différents thérapeutes me l’expliquaient, je le voyais comme une façon de programmer un enfant comme un robot.»

Mais petit à petit, l'étudiante commençait à voir les avantages de la formation.

«L'ABA est une façon d’enseigner des compétences qui permettent de fonctionner et de mener une vie normale. Ce fut ma plus grande réalisation et je me suis dit que ça fonctionne vraiment! La découverte des possibilités du renforcement fut une révélation pour moi.»

Après seulement trois jours, son fils de 11 ans a appris à se laver les mains tout seul.

Il est également capable d'utiliser une tablette électronique dotée d'un programme qui l'aide à communiquer.

«À mes yeux, ce sont des pas de géant», affirme celle qui parle le français, l'arabe et l'anglais.

Salwa El Alaoui est reconnaissante envers les enseignants qu'elle a rencontrés durant son parcours.

«Mon plus grand regret à l’égard de ce programme, c’est que je ne savais pas qu’il existait en 2012. J’aurais économisé beaucoup d’argent, et je suis certaine que mon fils serait maintenant complètement indépendant, et qu’il serait peut-être même dans une salle de classe ordinaire aujourd’hui», précise-t-elle.

«Si vous êtes parent et que vous voulez un espoir qui est réel, pas un espoir imaginaire, suivez cette formation. Elle est vraiment incroyable. Je ne me vois pas faire autre chose plus tard que travailler avec des personnes atteintes d’un trouble du spectre de l’autisme.»

Francyne Jutras, la directrice du programme, décrit la formation IAU comme étant unique dans les Maritimes.

«Les diplômés du programme ne possèdent pas seulement une spécialisation en ABA, mais ils sont aussi qualifiés pour passer l’examen visant à obtenir leur certification de technicien du comportement (Registered Behaviour Therapist [RBT]).»

Quant à Salwa El Alaoui, elle tentera d'obtenir sa certification de technicienne de comportement ([Registered Behaviour Technician).

Son voyage continue...

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