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Une marche de plus de 8 000 km en mémoire des femmes et filles autochtones disparues

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23 mai 2019
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Bobby Therrien
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Par Bobby Therrien, Journaliste

Matthew Jefferson voulait participer aux efforts de sensibilisation des gens à la situation précaire de plusieurs communautés autochtones du Canada. C’est ce qu’il a fait lorsqu’il a entrepris, en juin 2018, la traversée du Canada à pied afin d’honorer la mémoire des femmes et filles autochtones disparues.

Ce dernier est parti de Victoria, en Colombie-Britannique. Après une pause cet hiver, ce dernier est reparti en avril dernier de l’Ontario. Il était récemment dans la région d’Edmundston et en a profité pour parler de sa cause : « The walk to remember ».

« Mon objectif est de sensibiliser les gens pour qu’ils gardent en mémoire toutes ces femmes et filles autochtones qui sont disparues. Je voulais aussi inciter les gens à briser les barrières entre les communautés autochtones et non autochtones en faisant diverses entrevues, séances d’information et discussions en général. »

La raison qui a toutefois mené le jeune homme à entreprendre cette aventure en est une des plus tragiques. En effet, la tante de ce dernier, Frances Brown, a été portée disparue en octobre 2017. Elle n’a pas encore été retrouvée

« Je marche en sa mémoire et en mémoire des autres. Je veux faire en sorte que l’on puisse aller au cœur du problème en incitant les communautés autochtones et non autochtones à travailler ensemble. »

C’est donc avec son sac de 55 lb sur le dos que ce dernier a entrepris sa marche, il y a près d’un an. Son objectif ? Parcourir les quelque 8 300 km qui séparent Victoria de Cape Spear, à Terre-Neuve.

Matthew a fait le trajet complètement seul. Ses seuls moyens de subsistance sont ce qui se trouve dans son sac et la générosité de gens qu’il a rencontrés en cours de route.

« J’ai eu un grand support de communautés autochtones, dont mon conseil de bande et aussi des gens des communautés que j’ai visitées. J’ai rencontré un nombre impressionnant de gens, des entreprises, etc. qui m’ont aidé en me fournissant, des dons, de la nourriture, des vêtements, de l’hébergement et j’en passe. »

Pour ce qui est de la raison qui l’a incité à s’arrêter à Edmundston, Matthew Jefferson estime qu’il ne s’agit que d’une simple coïncidence, mais que selon lui, rien n’arrive pour rien dans la vie.

« Je ne suis pas l’un de ceux qui croient en la chance. Je crois qu’il y a un créateur, peu importe comment vous voulez l’appeler, qui a fait en sorte que je m’arrête à Edmundston. J’ai reçu une aide précieuse de bien des gens, qui m’ont offert de l’hébergement, des soins, de la nourriture et des vêtements à bon prix. Il y a souvent des détours et imprévus en cours de route, mais s’il y a une chose que j’ai apprise durant mon parcours, est que tout arrive pour une raison. »

Son voyage en solitaire, le jeune autochtone le décrit de plusieurs façons. À la fois merveilleux et difficile, il estime que son périple jusqu’à maintenant aura été une expérience éprouvante, autant sur le plan physique que psychologique.

« Je marche de 55 à 65 kilomètres par jour, dans la pluie, le froid, la chaleur. Pour le corps, c’est très éprouvant. J’ai reçu des roches de la taille de grosses billes sur les jambes et dans la figure. J’ai eu froid, j’ai été déshydraté. J’ai été menacé par un ours noir, suivi par des loups. J’ai souffert par moments. Sur le plan mental, faire ce trajet seul est une expérience qui peut briser ton moral par moments. Il faut toujours que je me souvienne pourquoi je le fais et de continuer d’aller au-delà de ces défis. »

Heureusement, Matthew s’est aussi dit choyé d’avoir pu compter sur le soutien des communautés qu’il a visitées et aussi les mots d’encouragement qu’il a reçu en cours de route.

« Je marche pour faire changer les choses. Trop de communautés autochtones vivent dans des situations précaires. Plusieurs n’ont même pas d’eau potable par exemple. Le taux de meurtres est aussi anormalement élevé dans notre population. Il y a aussi les histoires d’horreurs des pensionnats et la rafle des années 60. Tout ça est dans un passé relativement rapproché. C’est ça notre histoire et il faut que ça change. Donc, de savoir que les gens m’encouragent là-dedans, au-delà des dons, du logement et de la nourriture, ça m’aide à continuer ce que je fais depuis un an. »

Ceux ou celles qui souhaitent contribuer à la cause de M. Jefferson peuvent le faire par l'entremise de sa page de sociofinancement, gofunme : The Walk To Remember.

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