Edmundston - Jacques Mascotto, professeur associé au département de sociologie de l’Université du Québec à Montréal, a prononcé une conférence intitulée « La géopolitique du capital ou de la guerre en continu », le lundi 6 octobre, dans le cadre des Journées des sciences humaines à l’Université de Moncton, campus d’Edmundston (UMCE).
Le choc du 11 septembre 2001 a propulsé une transformation inéluctable du monde tel que nous le connaissions vers un inconnu dont les tensions géopolitiques actuelles ne sont que des manifestations mortifères résultant d’une dynamique inédite entre les États et les organisations.
Citant le modèle américain, M. Mascotto a exposé diverses facettes de la puissance américaine lui permettant d’imposer sa domination sur la planète. Il a notamment évoqué le rôle prépondérant de grandes organisations internationales contrôlées en grande partie par les intérêts américains qui, par leur rôle central dans la globalisation financière, sont capables d’influencer les politiques des États.
Le conférencier a fait remarquer que la guerre ne se faisait plus nécessairement par l’assaut systématique sur un autre pays ou sur un groupe déterminé, mais plutôt par des interventions qui se traduisent par des frappes ciblées et qui finissent, somme toute dans l’opinion publique nord-américaine et européenne très approbatrice, par sombrer dans une quasi-banalité.
Avec son ami et collègue Michel Freitag, auteur d’une théorie générale sur la société (Dialectique et société), Jacques Mascotto est un des fondateurs du Groupe d’études interuniversitaires sur la postmodernité (GIEP) et de la revue Société. Polyglotte et écrivain prolifique, Jacques Mascotto est l’auteur de nombreux ouvrages et articles portant sur des thèmes aussi variés que la sociologie politique, la technique, le langage, le cinéma et les arts, etc.
Depuis sa retraite du monde universitaire après 32 ans d’enseignement, il a passé les dernières années à voyager entre l’Amérique, l’Europe, le Maghreb et Dubaï aux Émirats arabes unis. Ses recherches se concentrent sur les théories sociologiques et politiques, les différentes « révolutions » qui ont eu lieu tant dans le monde arabe qu’en Europe de l’Est et ailleurs sur la planète, mais surtout sur les enjeux et les tensions géopolitiques qui remodèlent actuellement notre monde.
Le sociologue québécois à la retraite était l’invité du professeur Benoît Coutu, du cours de théories contemporaines en sociologie.