Un service essentiel
Edmundston – Après 25 ans d’existence dans le paysage du Madawaska, l’Escale MadaVic continue d’être un service essentiel dans la région. C’est du moins ce que considère la directrice générale de l’organisme, Charlotte Côté, qui avoue que le refuge pour femmes victimes de violence conjugale fonctionne pratiquement à plein régime.
Heureusement, avec le déménagement dans leurs nouveaux locaux, soit à l’ancien presbytère de la Cathédrale de l’Immaculée-Conception, le personnel du refuge peut offrir de meilleurs services dans un environnement plus propice.
« Il y a près d’un an que nous sommes déménagés dans notre nouveau bâtiment. Il faut avouer que nous avons été passablement occupés et maintenant que la poussière retombe un peu, nous profitons de l’occasion, surtout que le mois de novembre est le mois de la violence familiale, pour rappeler aux gens que nous sommes toujours actifs, plus que nous ne l’avons jamais été même », explique Mme Côté.
En effet, avec le déménagement, l’Escale MadaVic a reçu un nouveau permis pour augmenter son nombre de résidentes à 15. Le taux d’occupation est de 85 % en moyenne depuis cette augmentation.
« La ville Edmundston peut être fière d’avoir un service de la sorte, car nous sommes disponibles pour les femmes et leurs enfants 24h/24, sept jour sur sept, 365 jours par année. Nous savons que la violence ne s’arrête jamais alors nous voulons toujours être présents pour ces femmes », indique la directrice générale de l’organisme.
Pour ce qui est des services offerts par l’Escale, le personnel, composé de 10 employés, a comme mission de guider ses clientes vers divers services dans la communauté, les écouter, les soutenir, mais aussi de les réorganiser.
« Les femmes qui arrivent ici sont tellement démolies que quand on leur parle de l’estime de soi, de leurs valeurs et de leur potentiel, elle ne savent pas trop de quoi on parle. Le but est de leur faire comprendre la gravité de la situation et de répondre à leurs besoins de base, car les femmes qui quittent leurs maris violents ne retournent jamais chercher leurs biens. Nous sommes la première étape vers leur retour en société », raconte Charlotte Côté.
Heureusement, cette dernière estime que beaucoup de femmes qui ont fréquenté l’Escale réussissent à s’en sortir et s’épanouissent dans leur vie professionnelle et sociale. De plus, leurs enfants de ces dernières apprennent à vivre dans un climat sans violence, ce qui contribue également à leur réussite à l’école.
« Ceux qui ne travaillent pas dans ce milieu ignorent à quel point ces femmes sont seules et isolées. Ça prend du temps avant qu’elles s’adaptent de nouveau à la société. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il faut en parler dans les médias. Il faut briser les mythes associés à la violence conjugale. »
L’Escale MadaVic est un organisme à but non lucratif qui a comme principale source de financement le ministère du Développement social du Nouveau-Brunswick. Cependant, pour poursuivre ses activités, celui-ci a aussi besoin du soutien de la population.
« Nous avons souligné le mois de la violence familiale en novembre, mais il ne faut s’arrêter là, car les relations malsaines, ça existe 12 mois par année. C’est pour cette raison qu’il faut que les gens prennent le temps de se dire qu’en nous appuyant, ils contribuent à la construction d’une meilleure société », soutient Mme Côté.