Edmundston — Le District scolaire francophone du Nord-Ouest (DSFNO) suscite de l’intérêt sur la scène internationale pour son approche novatrice en matière de santé psychologique et de résilience.

Des éducatrices du DSFNO, Lise Aubut et Kathleen Rice, ont réussi à vulgariser une importante théorie dans le domaine de la psychologie : la théorie de l’autodétermination (TAD), mise de l’avant il y a une trentaine d’années par deux chercheurs américains, Edward Deci et Richard Ryan. Plus encore, elles ont réussi à l’appliquer dans la vie scolaire.

Madame Aubut est une ex-directrice de l’éducation, aujourd’hui à la retraite, tandis que Madame Rice est agente pédagogique. Celles-ci ont récemment participé à la cinquième Conférence internationale sur la théorie de l’autodétermination, qui a rassemblé des chercheurs provenant de 35 pays. L’événement a eu lieu à Rochester, dans l’État de New York, aux États-Unis.

Mesdames Aubut et Rice ont été invitées à y présenter le document « Être sur la bonne voie ». Il s’agit d’un guide en matière de santé psychologique et de résilience réalisé grâce au partenariat entre le ministère des Communautés saines et inclusives et le DSFNO.

Elles ont aussi été invitées à y expliquer comment elles ont mis sur pied des ateliers pratiques destinés au personnel des écoles, enseignant et non enseignant. « Dans le monde entier, seuls le DSFNO et une université d’Israël ont réussi à développer une application du TAD en milieu scolaire. Ce que nous faisons chez nous impressionne particulièrement », précise Madame Rice.

Théorie de l’autodétermination et CAA
Selon la théorie de l’autodétermination, trois besoins psychologiques sont à la base de la motivation humaine : la compétence, l’autonomie et l’appartenance (CAA). Lorsque la satisfaction de ces trois besoins est présente, elle amène une sensation de bien-être chez l’individu et lui permet de faire de meilleurs choix.

L’équipe de direction et les éducateurs du DSFNO reconnaissant l’importance de favoriser la satisfaction des CAA chez les élèves, le rôle de Mesdames Aubut et Rice a été de faire passer ces besoins fondamentaux du concept à la réalité. Elles l’ont fait en traçant notamment des portraits d’élèves en bonne santé psychologique et en identifiant des stratégies comblant spécifiquement les CAA.

Elles ont également entrepris de faire vivre l’approche du CAA à tous les membres du personnel du DSFNO. Pour ce faire, elles ont créé une série d’ateliers de réflexion et de conscientisation qu’elles animent. Des exercices pratiques sont proposés durant ces sessions.

« Après notre présentation à Rochester, plusieurs scientifiques ont demandé que nous leur partagions nos documents de travail. Certains nous ont aussi dit être intéressés à venir chez nous, au Nord-Ouest du Nouveau-Brunswick, afin d’étudier notre façon de faire. Parmi eux, il y a des chercheurs de l’UQAM, de l’Université d’Ottawa ainsi que de l’Israël, de l’Écosse, de l’Australie, de même que de quelques états américains», mentionne Madame Rice.