Edmundston - À l'été 2000, le tueur à gages Gérald Gallant, travaillant à la solde de gangs criminalisés au Québec, reçoit un contrat de 250 000 $ pour assassiner le chef du chapitre québécois des Hells Angels, Maurice « Mom » Boucher. Affaire dévoilée au grand jour à l'émission J.E. et dans le Journal de Montréal, ce que plusieurs ont aussi découvert est que l'assassin s'est retrouvé, en préparation pour ce meurtre, dans la région du Nord-Ouest.

Ce qui se traduit de l'enquête diffusée la semaine dernière est que M. Gallant, dans l'une de ses confessions en 2006 au sujet de sa carrière de tueur à gages, avoue avoir mis les pieds dans les environs du Lac Glazier qu'il appelle le lac Glacier. Ce dernier, en compagnie de deux ou trois autres complices, s'est rendu dans ce coin, non loin de la municipalité de Saint-François-de-Madawaska, pour participer à un entrainement de « commando » avec l'objectif ultime d'éliminer Mom Boucher.

Le journaliste Félix Séguin et son collègue Éric Thibault ont choisi cette citation pour résumer le passage du tueur à gages dans la région qui avait été conviée à cet endroit par son patron, soit le caïd Raymond Desfossés, un leader influent du gang de l’Ouest qui s’était allié aux Rock Machine :

« De toute ma vie, j’avais jamais vu tant d’armes que ça. Au moins une centaine, de tous les calibres. Y avait des caisses de balles. J’ai pratiqué avec des carabines, des mitraillettes, du 300 Magnum. (…) Les arbres fendaient en deux. J’ai eu mal à l’épaule pendant quatre ou cinq jours. »

Selon M. Séguin, davantage d'informations ont été divulguées par Gérald Gallant au sujet de son entrainement près du lac Glazier.

Ce dernier raconte donc que Gallant a dit aux policiers que lui et ses complices avaient conduit plusieurs heures pour se rendre au Nouveau-Brunswick ainsi qu'à leur premier chalet situé dans les régions boisées du Haut-Madawaska. Un chalet qui leur a été loué par un couple de personnes âgées qu'il a décrit comme étant très sympathique.

« Ils ont par la suite mangé un gros souper et ont bu du vin, la veille, avant de commencer leur entrainement. Gérald Gallant raconte d'ailleurs que, comme il ne buvait pas de vin rouge, il a dû se rendre à un dépanneur du coin pour se procurer du vin blanc (…) Selon les informations que l'on a recueillies, il s'agirait, avec le couple qui leur a loué le chalet, de la seule interaction qu'il a eue avec des gens de cet endroit », raconte Félix Séguin.

Par la suite, la bande se rend plus profondément dans la forêt vers un autre chalet, un peu plus éloigné du lac Glazier, où étaient cachées les armes qui avaient été apportées là par une personne de la région que M. Gallant qualifiera de « Brayon ».

« Le nom de cette personne n'a jamais été divulgué, mais il a utilisé le terme Brayon. Autre fait intéressant, Gérald Gallant a aussi confié que son grand-père était aussi un Brayon », a ajouté le journaliste.

Après quelques jours au nord-ouest du Nouveau-Brunswick, ce dernier retourne au Québec pour mettre son plan à exécution. L'attentat contre Maurice Boucher ne se concrétisera toutefois jamais. Une tentative de meurtre sur le journaliste Michel Auger dans le stationnement du Journal de Montréal a fait en sorte d'accroitre la surveillance policière à l'endroit du chef des Hells Angels.  

L'homme qui a avoué être l'auteur de 28 meurtres et 12 tentatives de meurtre de 1978 à 2003 est revenu sur les lieux du lac Glazier en 2006, afin de fournir des informations aux enquêteurs au sujet de cet épisode de sa carrière de tueur à gages.  

« Gérald Gallant avait une mémoire photographique alors il a su guider les enquêteurs dans cette région forestière sans problème, même après toutes ces années », a indiqué Félix Séguin.