Saint-Hilaire - De nouvelles fouilles archéologiques ont été entreprises récemment afin de prouver que Louis XVII serait bel et bien venu au Madawaska au lieu d’avoir été mis à mort pendant la Révolution française.

Après avoir fait appel à des archéologues de Fredericton, il y a près d’un an, afin de tracer un schéma précis des lieux, voilà que les résultats de cette première fouille ont incité Réginald Nadeau, qui poursuit cette quête afin de prouver que sa famille possède un ancêtre de sang royal et ainsi faire entrer le petit village de Saint-Hilaire dans l’Histoire, à passer à une autre étape.

« Mon objectif est de faire la lumière sur les nouveaux éléments qui se sont produits depuis les premières recherches à savoir si Louis XVII est bel et bien venu au Madawaska », indique-t-il.

Rappelons qu’à l’automne 2012, les archéologues avaient réalisé une étude géophysique des lieux ou du moins d’une partie du terrain grand de 100 acres. Tout ce qui était à trois mètres de profondeur et moins a été scruté au peigne fin afin que l’on puisse trouver des artéfacts et autres preuves de la venue du jeune successeur au trône de Louis XVI qui a été exécuté lors de la Révolution.  

« Ce balayage du site nous a permis de voir où nous devions chercher pour trouver des objets anciens. Nous avons d’ailleurs trouvé plusieurs choses que les archéologues ont rapporté à Fredericton et qu’ils vont nettoyer et répertorier », explique M. Nadeau.  

Selon le rapport, la majorité des objets, qui à première vue pourraient dater du début des années 1800, étaient situés autour d’un monument étrange près de la maison. Selon Réginald Nadeau, celui-ci aurait une vocation religieuse.

« Je l’ai découvert par hasard lorsque des journalistes français sont venus visiter le coin, dans  le but de promouvoir le Congrès mondial acadien à nos amis de la France. L’un d’entre eux a insisté pour visiter les lieux et c’est lui qui m’a expliqué l’utilité de ce monument », raconte-t-il.

L’autre raison de cette deuxième séance de recherches était d’agrandir le territoire de fouille et d’y trouver un élément en particulier : les bécosses.

 « Tous les archéologues à qui j’ai parlé m’ont tous dit la même chose : la clé de l’énigme est peut-être dans les bécosses ou dans un site d’enfouissement de déchets quelconque. En trouvant cela, nous pouvons découvrir des objets, tels que des outils, restes d’animaux, poterie, etc. qui pourraient nous dire davantage sur le rang social et la richesse des gens qui ont construit la maison qui se trouvait ici auparavant », ajoute M. Nadeau.

Par ailleurs, depuis qu’il a décidé de poursuivre les recherches de Carl Nadeau, l’un des membres de cette famille qui aurait comme ascendant Bénoni Nadeau ou Louis XVII, les événements se bousculent pour Réginald Nadeau. À commencer par un bijou qui aurait une valeur inestimable, soit une bague en or qui aurait appartenu au jeune dauphin.  

« Cette bague est un élément de preuve qui permet de pousser nos recherches plus loin. Je l’ai fait examiner par des bijoutiers, et elle aurait au moins 100 ans. Sur celle-ci est gravé LCN, pour Louis-Charles, duc de Normandie. C’est vraiment l’une des pièces maitresses de mes recherches », précise-t-il.

L’autre élément est une assiette avec l’image de Bénoni Nadeau en fin de vie. Des experts en reconstruction du vieillissement seraient arrivés à la conclusion que l’image sur l’assiette de porcelaine et un portrait du jeune prince seraient une seule et même personne. L’assiette aurait d’ailleurs été fabriquée au début des années 1860.

Évidemment, que ce soit des preuves tangibles ou non, M.Nadeau reconnaît qu’il sera difficile de faire accepter cette théorie auprès de tous les historiens s’intéressant à cette période. Il souhaite néanmoins créer assez d’engouement pour transformer cette histoire en attraction touristique.

Dans cette optique, la conception de plans numériques en trois dimensions de l’ancienne maison est présentement en cours, gracieuseté de l’architecte Louis Picard. L’objectif de Réginald Nadeau est d’éventuellement reconstruire la maison pour en faire un musée. Pour ce faire, il avoue qu’il aura besoin d’une aide financière qui n’est pas à négliger.

« Les deux fouilles m’ont coûté environ 12 000 $, alors si je veux poursuivre mes recherches, il me faudra du financement, que ce soit gouvernemental ou autre. »

Notons finalement que dans la foulée de ces recherches, une activité d’archéologie sera organisée dans la cadre du prochain Congrès mondial acadien en 2014. Les gens qui voudront y participer seront jumelés, en groupes, à des experts qui superviseront ces fouilles publiques.